Le Chiron et Absyrtus de Végèce
Résumé
Résumé. — G. Björck plaçait la période d’activité d’Apsyrtos entre 150 et 250 apr. J.‑C. : l’étude prosopographique de M. Petitjean conclut, avec une prudence légitime, qu’elle pourrait même être située avec vraisemblance entre la fin du Ier et le début du IIe siècle. Le traité épistolaire d’Apsyrtos, dont A.-M. Doyen-Higuet montre l’ampleur et les apports, a dû connaître un succès immédiat dans la profession et être largement diffusé, parce qu’il donne à la médecine vétérinaire le contenu épistémologique et théorique dont la médecine humaine fournit le modèle. Une traduction latine mot à mot en a été faite dont il reste de nombreux excerpta dans le Chiron et Absyrtus de Végèce, ancêtre de notre MulomedicinaChironis. Ces extraits, repris tels quels, réécrits partiellement, réduits, annotés, insérés dans la trame des leçons d’un vétérinaire méthodique, témoignent du sermo cotidianus des vétérinaires, des vulgarismes et du jargon de métier. Loin d’être mauvaise, la traduction, certes malhabile et littérale, comporte un lexique anatomique singulier et exact : son auteur, dans la partie occidentale de l’Empire, s’est mis en devoir de transmettre les savoirs d’Apsyrtos en les vulgarisant.
Abstract. — According to G. Björck, Apsyrtos was active between 150 and 250 AD but he may also be convincingly active between the end of the first and the beginning of the second century, according to M. Petitjean, however cautiously, in his conclusion based on a prosopographic study. Apsyrtos’ epistolary treatise, whose A.-M. Doyen-Higuet analyses the extensive knowledge, was no doubt a best-seller in the profession and widely spread without delay, on account of the epistemological and theoretical contents moved from human medicine to veterinary medicine. A Latin translation, verbatim, existed, many excerpta of which are retained in the Vegetius’ Chiron etAbsyrtus, ancestor of our Mulomedicina Chironis. These excerpta, taken over as such or partly rewritten, shortened, with explanations, or included in new teachings, especially those of a methodic vet, bear witness of the vets’ sermo cotidianus, vulgarisms and technical language. Far from being bad, the translation, uerbumpro uerbo, is surely written in a clumsy style but includes a proper and right anatomical lexicon: the author, in the Occidental part of the Empire, has undertaken to hand on and popularize Apsyrtos’ knowledge.
Marie-Thérèse CAM
Université de Brest, CECJI, UFR Lettres
20 rue Duquesne, 29200 Brest, France
mcam@univ-brest.fr
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