L’ORIGINE TROYENNE DES PEUPLES D’OCCIDENT AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE. Un exemple de parenté imaginaire et d’idéologie politique
Résumé
Ce n’est pas à des philologues classiques ou à des historiens de l’Antiquité qu’il faut rappeler le rôle important qu’a joué dans l’Antiquité la légende troyenne des origines de Rome : ils savent bien que les Romains se présentaient comme des Énéades, des descendants d’Énée, c’est-à-dire des Troyens. Ils savent aussi que d’autres villes et d’autres régions antiques revendiquaient également une lointaine origine troyenne. Pour n’envisager que deux exemples italiens bien connus, on songera, en Sicile, à Ségeste et aux Élymes (déjà chez Thucydide, VI, 2) et, dans le Nord, à Padoue et aux Vénètes, que nous retrouverons plus loin. Ce que les philologues classiques et les historiens de l’Antiquité savent peut-être moins bien, c’est que le mythe des origines troyennes s’est conservé très actif dans l’Europe médiévale et moderne, du VIIe aux XVe siècle : nombreux sont les peuples, les régions ou les cités qui ont revendi- qué une parenté troyenne originale. On nage évidemment dans l’imaginaire ; par ailleurs cette parenté mythique n’est pas politiquement neutre ; elle relève de l’idéologie politique. C’est ce vaste domaine que voudrait explorer, très sommairement, le présent article en commençant par le cas le plus ancien, pour ne pas dire le plus significatif, celui des Francs, des Français et de la France.
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