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MARS GAULOIS EN DACIE ROMAINE. Éléments d’épigraphie, d’histoire comparée des religions et d’iconographie

Radu Ciobanu

Résumé


Plusieurs divinités gauloises ainsi qu’un bon nombre de Gaulois sont attestés en Dacie romaine par les sources épigraphiques. Parmi les inscriptions les plus intéressantes, il y en a deux (dont l’une de découverte récente) qui se réfèrent explici- tement à Mars. Le nom du souverain des batailles est accompagné par deux épithètes très peu connues (pour cette région de l’empire au moins) : Camulus et Toutaticus. En revanche, les épithètes latines accompagnant Mars, telles que Vltor, Conseruator ou Gradiuus, sont largement répandues dans la province. En effet, chacune d’entre elles définit clairement un événement ou une circonstance historique favorable pendant laquelle la faveur du dieu s’est manifestée auprès des fidèles. Vltor, par exemple, 

apparaît dans les textes épigraphiques justement après la bataille de Philippes, lorsque la mort de César a été vengée et quand le destin d’Auguste allait connaître un changement décisif. Conseruator a été adoptée en association avec Jupiter, lorsque le Capitole fut sauvé des pillages des troupes de Vitellius et quand les Flaviens ont gagné le pouvoir. — Cependant, l’adoption des épithètes dérivées du monde barbare s’explique d’une manière différente. Camulus, qui apparaît sur un autel votif d’Ulpia Traiana, est apparenté au nom d’un héros divinisé, Cumaill, largement attesté par les sagas gauloises, conservées surtout par les sources médiévales, tandis que Toutaticus, présent sur un autel découvert à Drâmbar, près d’Apulum, est totalement original à ce jour. Toutatis, l’ancien dieu de la triade gauloise qu’il formait avec Taranis et Esus, d’où vient l’épithète en question, avait une signification toute particulière : il était « celui qui protégeait les tribus ». — L’art monumental, gaulois et romain, offre certains éléments clés qui viennent appuyer et expliquer notamment le sens de l’interprétation étymologique. L’image du dieu guerrier, ou bien celle du guerrier héroïsé, était placée justement sur un endroit élevé, d’où elle « protégeait » la commu- nauté des fidèles. 


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