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SUR LE RITE DÉCRIT DANS LES COLONNES II ET VI DU PAPYRUS DE DERVENI. Que peut-on faire avec un oiseau ?

Alberto Bernabé

Résumé


En 1962 on découvre à Derveni, près de Salonique, un rouleau de papyrus à demi calciné, daté entre 340 et 320 av. J.-C. Dans cette communication on examine un problème qui touche au texte et à sa compréhension religieuse : le rituel décrit dans les premières colonnes du papyrus. On dit que les « mages » accomplissent un sacrifice et qu’on employait d’une certaine manière un —rnÖqeion. Les conclusions de l’analyse du texte sont les suivantes. (1) Il n’est pas probable que les m£goi soient des mages perses, mais on n’y aperçoit pas, non plus, le sens péjoratif (« charlatans ») que le mot aura plus tard. Ils sont donc des prêtres grecs, qui procèdent par incantations (ôpJdaÖ). Ils essayent d’apaiser les âmes des morts hostiles (daÖmonej), qui gênent le passage de l’âme du défunt vers sa destination dernière. (2) Les sacrifices sont ceux qu’on peut attendre des Orphiques, puisqu’ils se composent de galettes ou de gâteaux et n’impliquent pas d’effusion de sang. (3) 'OrnÖqeion est un substantif, « un petit oiseau ». (4) Dans le rituel décrit, chaque adepte délivrerait le petit oiseau qu’il aurait apporté en cage, dans l’idée (selon le commentateur) que les Euménides s’envoleraient avec eux, mais il est possible que les initiés aient interprété que leur propre âme serait ainsi libérée de sa prison corporelle. (5) Il existe une série de rites bouddhistes, se rapportant au karma, qui sont encore célébrés de nos jours, où l’on délivre des oiseaux mis en cage. (6) Des parallèles entre des rituels orphiques et des rituels bouddhistes, qui partagent avec l’Orphisme la croyance dans la réincarnation des âmes pendant plu- sieurs vies et dans leur libération finale, nous autorisent à interpréter le texte du papyrus et de proposer de nouvelles lectures. 


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