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Der Triumph der Sonne: eine ungewöhnliche Melothesie des Jean Jollat

Wolfgang Hübner

Résumé


En 1553, Jean Jollat a illustré sur des gravures sur bois la mélothésie – la répartition de différents corps célestes sur le corps humain – de trois façons différentes : dans la forme zodiacale courante, dans la forme planétaire beaucoup plus rare, et dans une version mixte avec trois planètes et un signe zodiacal. Dans le dernier cas, hors du commun, les quatre éléments stellaires forment une espèce de losange, ce qui modifie légèrement, en faveur d’une hiérarchie verticale, l’habituel carré où sont disposés aux coins de l’image les quatre éléments, hu- meurs ou tempéraments. Dans le registre inférieur, les planètes féminines, la Lune et Vénus, incarnent les éléments de l’eau et de la terre ; en haut, le Soleil et le Lion – entités masculines – occupent les positions de l’air et du feu. Cette disposition singulière du registre supérieur révèle l’ancienne rivalité entre la position intermédiaire et mesurée d’une part, et l’extrême déploiement d’énergie au sommet de la hiérarchie d’autre part. Bien qu’il soit le dieu suprême, Jupiter est celle des trois planètes extérieures qui garantit le juste milieu entre l’excès d’énergie (Mars) et la défaillance (Saturne). C’est pourquoi il appartient à l’élément moyen de l’air, au triangle zodiacal idéal, exclusivement composé de signes constitués de figures humaines, et au tempérament sanguin équilibré, dit « jovial ». Par ailleurs, le Soleil, qui dispense l’énergie de loin la plus élevée, ne se trouve cependant pas dans la sphère céleste la plus élevée, mais occupe la position médiane (la quatrième) parmi les sept sphères planétaires entre le Ciel et la Terre. Chez Jollat, toutefois, le Soleil occupe la position intermédiaire de l’air, celle de Jupiter, mais d’un geste impérieux, il indique en même temps, de son bras tendu, sa « maison » zodiacale, le Lion, située dans la sphère extérieure des étoiles fixes. En 1553, cette position ambivalente du Soleil, entre équilibre et sur- abondance, reflète le progressif abandon de l’ancien système géocentrique au profit du modèle héliocentrique, que Copernic n’avait que brièvement esquissé en 1512, et publié finalement, après de longues années d’hésitation, en 1540.


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