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LES PUELLAE DES MÉTAMORPHOSES D’OVIDE : DES JEUNES FEMMES DE MAUVAIS GENRE ?

Laure CHAPPUIS SANDOZ

Résumé


u sein de l’épopée particulière que constituent les Métamorphoses, Ovide recourt à treize reprises, pour qualifier des jeunes filles, au terme puella – d’ordinaire banni de l’épopée au profit de uirgo. Le présent article suit une double perspective : il démontre d’une part que le choix de ce terme se fonde sur un jeu entre genre épique et genre élégiaque et sert, conjointement à d’autres artifices, à la mise en scène littéraire d’épisodes à forte dimension érotique. D’autre part, l’examen systématique de tous les passages où apparaissent ces occurrences révèle dans quelle mesure Ovide utilise puella pour stigmatiser un comportement sexuel déviant par rapport à une norme essentiellement sociale. L’irruption d’un terme élégiaque comme puella, violant les lois du genre épique, vient en effet souvent souligner l’étrangeté des mœurs et le caractère répréhensible du type de sexualité visé par ces jeunes filles. Les puellae d’Ovide signalent ainsi non seulement des épisodes à caractère élégiaque et érotique, mais aussi des orientations sexuelles contraires à une norme. La question des limites du genre littéraire et celle de leur transgression soulèvent alors celle des limites imposées au gender féminin antique, pour lequel les seules options possibles sont la virginité ou le mariage. 


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